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Le chant du coq
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Le chant du coq

VIP-Blog de cocorico
  • 481 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 31/03/2006 15:15
    Modifié : 09/07/2019 07:55

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    Musique de fond

    21/09/2006 14:59

    Musique de fond


    Je remets Vangelis en fond sonore. Cette musique nous rappellera toujours le départ et l'arrivée de l'Ultra Trail.

    Si elle n'est plus en musique de fond, retrouvez la dans mes messages audio.










    Le récit de Pascale

    (Voir les 9 articles au-dessous)

    Dimanche 24 septembre2006, 22 heures 15 -  

    Je viens de terminer le récit de ma course. Des premières foulées au passage de la ligne d'arrivée, j'ai déroulé le film, remonté le temps, recommencé ces longues heures de plénitude et de souffrance. J'ai retrouvé la terreur des premiers instants et le doute des premiers kilomètres. J'ai refait l'ascension du col de la Seigne et revécu l'euphorie du lever du jour, j'ai retrouvé mes amis d'un instant, mon chevalier, Josette et tous ceux qui m'ont encouragée dans les moments de faiblesse, ceux qui m'ont tendu la main et m'ont aidée à boucler cette formidable aventure. J'ai refait les derniers cent mètres jusqu'à la place du Triangle de l'Amitié avec une telle intensité que les yeux me piquent encore.

    Mais mon Ultra Trail, c'est encore plus que tout cela.
    L'aventure a débuté en novembre dernier par l'envoi du bulletin d'inscription. Ont alors suivi de longs mois de préparation, une longue série d'instants partagés avec Philippe et René. Ensemble nous avons sillonné les Calanques. Ensemble nous avons gravi la Sainte Baume, au beau milieu de la nuit. Ensemble nous avons affronté le Mistral et la canicule, le froid et la chaleur, ensemble nous avons suivi la victoire des bleus lors d'un France-Togo exceptionnel après une course ratée dans les gorges du Verdon. Des galères les plus noires aux joies les plus grandes, jusqu'à ce vendredi 25 août 2006, 18 heures 30,…
    Pour eux l'aventure s'est achevée quelque part entre le col du bonhomme et Courmayeur. Moi, je devais continuer, occulter ces terribles informations : "René s'est arrêté", … "Philippe a arrêté sa course". Combien de fois, après un entraînement difficile, avions-nous imaginé l'entrée dans les rues de Chamonix ? J'aurais aimé être à leur côté et les soutenir dans ce moment de peine et de déception. Je crois que c'est un peu pour eux que je suis repartie d'Arnuva. "Ç'a été dur. J'ai couru pour vous" ont été les premiers mots que j'ai adressés à Philippe sur la ligne d'arrivée.
    Merci à eux deux. Merci mille fois.








    Pascale court très bien, mais sa plume court aussi très vite sur le papier. Ici, elle nous fait part de son stress au moment du départ, ce n'est que le début d'un long récit.......

    Vendredi 25 août 2006, 18 heures 30 - 2500 traileurs de toutes origines sont massés sur la place du Triangle de l'Amitié à Chamonix.

     J'y suis et je donnerais tout l'or du monde pour être ailleurs, n'importe où, mais surtout pas sur cette place, pas là, pas à ce moment-là, pas maintenant. Rentrer, boire une bière, manger une raclette, peut-être une tartiflette et puis me mettre au lit, dormir, dormir,… J'ai peur. René et Philippe sont à côté de moi, silencieux. Pourvu que je ne les perde pas dès le départ. Je crains de ne pouvoir les suivre. Je ne sais plus courir. Le grand écran montre Vincent Delebarre, Marco Olmo et Christophe Jacquerod. À l'autre bout de la place, tout devant la foule, ils sont concentrés mais ont l'air serein, attendant le signal du départ. Je regarde autour de moi : peu de femmes, des coureurs affûtés, des hommes jeunes, minces, les visages graves.

     18 heures 50, un hélicoptère tourne au-dessus de nos têtes. Je ferme les yeux. Ce bruit me rappellera toujours le Marathon des Sables. Ne pouvais-je arrêter ma course à Tazzarine ? L'hélicoptère tourne, tourne et se positionne au dessus de la ligne de départ, stationnaire.

     Je me retourne. Mes parents et Max sont montés sur le muret devant le bureau des guides pour avoir une meilleure vue de l'aire de départ. Un dernier clin d'œil. Un dernier signe de la main.

     19 heures 01, cinq, quatre, trois, deux, un, top départ !!!!!!! L'Ultra-Trail du Mont-Blanc 2006 est lancé ! Tout doucement ! Au pas ! Au coude à coude ! 9 minutes pour passer la ligne de départ ! Que de monde !

     Cette fois çà y est, c'est parti !! La rue principale de Cham crache ses coureurs. Me voilà partie pour 45 heures ! Çà va vite. Je cours. Je ne veux pas perdre René et Philippe. Nous avons décidé de rester ensemble jusqu'aux Houches, et même jusqu'au Col de Voza. Tout va bien, il fait chaud, je transpire !

     Les Houches-kilomètre 8 -Martine est là. "Ce sera dur! Il faudra que tu serres les dents !"

     Voilà Kiki, mon compagnon du Marathon des sables appareil photo en mains ! "Allez Pascale, çà va aller !!!"

     Çà va le faire, çà devrait passer !

     Fin de la route et de la descente ! Les choses sérieuses démarrent ! La montée au col de Voza commence là ! J'ajuste les bâtons .

     J'avance bien mais le moral n'y est pas : j'ai du mal à me mettre dans la course ! Je me sens décalée dans ce monde de montagnards . Je ne me sens pas prête à affronter la montagne de nuit, le froid, l'altitude ! La peur me fait douter .

    Un coup d'oeil sur la gauche. Le Mont Blanc s'enflamme au coucher du soleil. C'est beau!

     

      










    Suite du récit de Pascale

    21 heures 12 - Col de Voza - kilomètre 13. Il fait nuit noire. Nous sortons les frontales. Le ravitaillement a été dévalisé ! Plus de salé ! Plus de soupe ! Je prends juste un café. La montée nous a fait beaucoup transpirer et je commence à avoir froid. Nous nous couvrons : veste Windstopper et goretex ! Vite ! Vite ! Il fait vraiment froid ! Je mets les gants ! Vite ! Il faut repartir !

    Heureusement, en courant je me réchauffe. Première leçon : ne pas s'arrêter la nuit ! Soudain René s'aperçoit qu'il a perdu son portable ! Inutile de faire demi-tour ! On le signalera au prochain ravitaillement. Descente, montée, stop ! Arrêt brutal ! Bouchon ! Le chemin se rétrécit et il faut bien ¼ d'heure pour franchir 500 mètres. Des sonnailles résonnent ! Le village de la Villette est en fête : il honore les coureurs, à grand cris !

     

     23 heures 35 - Les Contamines - kilomètre 25. Là encore, plus de soupe. Je mange un morceau de pain, bois un café, cherche Philippe et René ! Il faut remplir le camel-bag ! Faire vite ! Ne pas se refroidir ! Repartir ! Vite !

    Çà va mieux ! Je me sens mieux ! Philippe et moi marchons vite ! 6, 7 kilomètres/heure ? Si nous tenons ce rythme jusqu’au bout, nous allons battre tous les records ! Où est René ? René ? René ? Nous ralentissons un peu. René ? Je ne reverrai plus René de toute la course.

     

     Samedi 26 août 2006, 1 heure 21 - Je ne sais plus comment j'ai perdu Philippe, mais j'arrive à la Balme seule. Je pense qu'il est devant ! Enfin de la soupe ! Mais la salière a du tomber dedans ! Je reprends cependant un deuxième gobelet et repars sans tarder ! Ne pas se refroidir !

    C'est alors l'ascension du col du Bonhomme!

     










    Du Col du Bonhomme aux Chapieux

    ............C'est alors l'ascension du Col du Bonhomme 

    Le plus gros dénivelé positif de toute la course ! 1200 mètres à gravir sans répit ! Mais je suis sereine maintenant ! Je sais que je me suis bien préparée. Les entraînements dans les Calanques m’ont habituée à un terrain beaucoup plus difficile ! Il me fallait bien 33 kilomètres pour rentrer dans la course ! Si je supporte le froid, c’est tout bon ! Je perds la notion du temps. Les minutes s’égrènent. Je sais seulement que je dois monter, monter, monter, dans les talons du concurrent qui me précède. Le long serpent lumineux s’étire devant moi. Le rythme est un peu lent mais je laisserais trop d’énergie à tenter de dépasser 5, 10 ou même 20 coureurs. Je reste sagement dans le rang. Je me laisse envahir par la montagne. Je ne la vois pas mais je la sens ! Elle est là, prête à nous anéantir, à déchaîner sur nous les éléments les plus rudes, mais ce soir, elle reste paisible. Le ciel est étoilé. Pas de pluie, pas de vent ! Nous traversons quelques névés, vestiges de sa dernière colère : mi-août, 40 centimètres de neige recouvraient le col du Bonhomme. Je perçois les odeurs de terre et de végétation. Je savoure. Seuls le bruit des bâtons et le souffle court des coureurs troublent le silence.
    Déjà le col ! « La montée est plus douce jusqu’au refuge de la Croix du Bonhomme. Vous y êtes presque !» nous annoncent les bénévoles. Encore un peu ! Altitude 2450 mètres ! Vient alors la longue descente vers Les Chapieux. Je cours, je trottine, j’évite les pièges de ce chemin tout en ornières. J’aperçois le ravitaillement tout en bas !



    4 heures 26 - Les Chapieux - kilomètre 44. Je m’approche d’une table à l’entrée de la tente ! Pas de chance ! Contrôle des sacs ! J’y ai droit ! Certes, j’ai tout le matériel obligatoire : collant, veste, 2 lampes et piles de rechange, réserve alimentaire, carte d’identité, couverture de survie, casquette, pharmacie … mais ce sont de précieuses minutes que je perds là à tout déballer. Contre mauvaise fortune, bon cœur ! C’est le jeu ! Enfin je peux savourer une bonne soupe ! Pas trop salée ! Quelques pâtes, un peu de fromage ! Je suis trempée ! L’humidité de la montagne et la transpiration m’ont transformée en chiffon mouillé ! Je m’installe à une table ! Une autre soupe ! J’aperçois Philippe. « J’ai très mal à la cheville » me confie-t-il. « Je vais chez le doc ». Je commence à me refroidir ! Voilà une demi-heure que je suis là ! Il me faut repartir ! « Vas-y, avance, je te rattrape ! » Je ne reverrai Philippe que sur la ligne d’arrivée.

     









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