Accroche-toi paysan, les temps sont durs pour toi
Ta profession est grandement menacée,
Tu salis, tu pollues, tu es montré du doigt,
Et tu n’es pas classé « espèce protégée ».
De l’aube au crépuscule, sans jamais te lasser,
Eté comme hiver, un dur labeur t’attend,
« Les 35 heures » dis-tu, »en deux jours, je les fais ».
Tu n’es pas cher payé, vu ton emploi du temps.
Durant toute l’année, pas un jour de répit,
Sans compter l’imprévu qui surgit quelquefois,
Tu es las, mais pourtant tu dois passer la nuit,
La vache veut vêler, elle a besoin de toi.
Si tu livres du lait tu dois être attentif,
Les germes et les cellules, un jour auront ta peau.
Mais pourtant autrefois, ce n’était pas nocif,
Quand du fumier en trayant tombait dans le seau.
Tes enfants étaient tout petits, quand tu faisais des projets.
Et tu rêvais qu’un jour, ils suivraient ton chemin,
Te voir trimer si dur les a découragés,
Alors, ils sont partis, tu t’es battu pour rien.
Même si les Français te tombent sur le dos,
Te reprochant tes primes, pour mieux te mépriser,
La nature est si belle et le métier si beau,
Tu respires l’air pur, façon de les narguer.
Toi qui as réfléchi avant de t’engager
Qui as choisi enfin de suivre cette voie
Tu devras travailler sans chercher à piaffer,
Tu es tenu en laisse et tu n’as pas le choix.