une profession qui n'a que 170 ans.
J'ai lu cet article avec beaucoup d'intérêt.
Eduquer, c'est aussi naturel à l'homme qu'enfanter. Encore faut-il le faire bien. Pendant des siècles, la France ne connaît que des maîtres d'école nommés par le curé de village et servant souvent en même temps de sacristain, les précepteurs appointés par les familles riches pour leurs enfants ou les congrégations enseignantes pour les filles surtout.
La loi Guizot en 1833 crée un grand service public de l'instruction primaire: les instituteurs modernes sont enfin nés, ceux que l'on surnomme après Jules Ferry les hussards noirs de la République, ces fonctionnaires chargés de faire entrer dans les têtes des enfants, par la force des coups de règle s'il le faut, la lecture, l'écriture, les mathématiques, l'histoire et la morale.
Une profession qui monte, qui monte.............
Le Second Empire divise les classes primaires en cours élémentaires, cours moyens, cours supérieurs et l'idée d'un certificat d'études primaires (l'acte de baptême d'un être intelligent", selon la jolie formule de Victor Duruy) fait son chemin. La profession d'enseignant va encore évoluer sous la IIIème République. Dès 1881, deux lois instituent la gratuité absolue de l'enseignement primaire. En 1882 enfin, la loi Jules Ferry, totalement révolutionnaire, rend cet enseignement laïque et obligatoire.On construit dès lors pour les instituteurs ces "palais scolaires" qui seront tant discutés lors des votes du budget.
Les missions des premiers instituteurs............
La première mission de l'instituteur, c'est l'alphabétisation. Dans les années 1880, 900 000enfants ne sont pas scolarisés et 900 000autres quittent l'école en sachant à peine lire et écrire. La scolarité n'est pas encore obligatoire et l'absentéisme des élèves est important, au gré des besoins de la ferme de leurs parents.
Savoir pousser le bon élève....
Médailles, tableaux d'honneur et distribution des prix sont pour les instituteurs un moyen de distinguer, parmi les écoliers celui qui apprend plus vite, qui veut aller plus loin et apporter dans la classe une saine émulation.
Un rêve perdu?
L'école de Jules Ferry reste encore pour tous, un mythe, une nostalgie, le rêve perdu d'une école paisible et stable.