Les timbrés de l'orthographe
17/08/2013 15:00

L’appel du sucre
rès tôt, Stéphane arrive à l’usine. Son labeur consiste à faire redémarrer les machines assoupies depuis la pause nocturne. Les quatre cents cannes récoltées commencent à être livrées. Elles doivent être traitées sur-le-champ, sinon elles risquent de se déshydrater et leur précieuse teneur en sucre n’en serait que diminuée.
force, Stéphane ne remarque plus l’odeur particulière qui saisit dès l’entrée franchie , composée de relents de mélasse opiniâtres , parfois pestilentiels. L’extraction du jus de canne, obtenu par broyage à travers une série de bruyants cylindres, demande une attention particulière. Dès potron-minet, il faut également veiller sur la bagasse, résidu fibreux glané concomitamment au liquide brunâtre.
uelle que soit l’étape du processus de fabrication, Stéphane s’en occupe avec minutie : l’épuration du versou additionné de lait de chaux , suivie de l’évaporation, puis de la cuisson et enfin, de la cristallisation. Mais c’est la phase de la centrifugeuse qui a sa préférence, immense essoreuse dont la sourde rumeur l’enivre avec la vigueur exaltante des tambours géants. Exsangue, mouillée par la sueur comme s’il eût plu à verse, le cœur battant au rythme de l’usine qui l’a vue grandir depuis les années quatre-vingt, pleinement dévouée , Stéphane s’affaire à son travail, travail qui entre parenthèses conviendrait nullement aux sybarites.
on acolyte, le rondouillard Gaspard ; vêtu d’un sarrau aux stries kaki, salue Stéphane alors qu’ils se retrouvent nez à nez dans une coursive tout en longueur.
-Ça roule ? lance Gaspard, hilare, les joues écarlates.
Mais Stéphane ne manque pas de lui rappeler les tâches qu’ils se sont réparties :
-N’oublie pas de vérifier la température. Note tout , sinon on va à vau-l’eau. Ferme bien le sas. La dernière fois, quel pataquès !
aspard soupire, l’échine lasse. Un cauchemar ce personnage !ç’a beau être un canon moulé dans uns salopette, je n’en voudrais pas ! Cette hurluberlue est mariée avec son usine, soudée corps et âme avec elle. Sa seule obsession : le sucre, même pas une caïpirinha.
Elle n'était pas facile !!!!! Je n'ai compris qu'au dernier paragraphe que Stéphane était une fille et je suis vite allée corriger mouillée, vue.................Quant au dernier mot, il est pour moi, un mystère et je n'avais pas mis le h....