Certains s'interrogent sur les conditions météo rencontrées pendant le Marathon des Sables !
45 à 50 °C vers midi, çà en impressionne plus d'un !
En 2003, on parlait de canicule chez nous et l'on atteignait tout juste les 40 à 42° !
Alors vous vous demandez comment font-ils pour courir par cette chaleur !
Eh bien, je vous avouerai que j'ai plus souffert du froid que de la chaleur pendant mes précédents Marathon des Sables !
Tout d'abord, il faut relativiser la notion de chaleur : il faut regarder non pas seulement la température mais aussi le degré d'hygrométrie, qui mesure le
taux d'humidité dans l'air ! La surchauffe des organismes intervient lorsqu'il y a association entre une hygrométrie importante et une température élevée.
En clair, plus l'air est sec et plus la chaleur est bien supportée !
J'en veux pour preuve que j'ai beaucoup plus de mal à supporter nos 38° au mois d'août, que les 50° en plein désert marocain avec un air ultra-sec.
Attention !!!!!! Il ne faut pas pour autant négliger la chaleur ambiante. Il faut boire, boire, s'hydrater, prendre des pastilles de sel le matin pour garder l'eau. A chaque ravitaillement, les Docs veillent et nous rappellent à l'ordre : BUVEZ ! BUVEZ ! Avez-vous pris vos pastilles de sel ?
En moyenne, pendant le MDS, je dois boire 7,5 litres d'eau dans la journée.
Ensuite, les nuits sont fraîches. Dès le coucher du soleil, la température descend. Elle peut atteindre 5 à 10° vers 3 heures du matin et elle ne commence à remonter qu'avec les premiers rayons du soleil. L'organisme a donc tout le temps de se ressourcer.
En revanche, il faut prévoir un bon sac de couchage ! Les tee-shirts ODLO et autres micro-polaires trouvent toute leur utilité la nuit ! Après une journée d'effort, de soleil, après un repas du soir un peu léger, on a tendance a avoir froid !
Au réveil enfin, et jusqu'au lever du soleil, c'est avec la combinaison de peintre qu'on s'affaire aux préparatifs.
Enfin, le dernier élément météorologique fort dans le désert, c'est le
vent de sable
Il peut arriver à tout moment ! Un tourbillon de sable ! On le voit arriver, une nuage ocre qui s'avance et tout d'un coup vous avale. Du sable partout, dans les yeux, dans le nez, dans la bouche ! Il faut se protéger, mettre des lunettes enveloppantes, couvrir sa bouche !
On n'y vois plus rien ! Impossible de distinguer les balises ! Les traces de pas sont effacées instantanément !
En cas de tempête forte pendant l'épreuve, il est demandé aux concurrents de s'arrêter sur le parcours, de ne pas s'aventurer à l'aveuglette et d'attendre les consignes de l'organisation ! Il n'est pas question de courir après 800 coureurs perdus dans le désert !
Lors de la 17ème édition, les conditions météo ont été catastrophiques. Le vent de sable a soufflé sans interruption pendant les 7 jours de course ! Il faisait tellement froid la nuit que les coureurs dormaient sous les tapis des tentes pour s'en faire des couvertures ! La plus grosse pathologie rencontrée cette année-là a été la conjonctivite ! Les Docs avaient installé des "goutte-à-goutte" de collyre. Les concurrents passaient régulièrement à la clinique pour se rincer les yeux !
Souhaitons que cette année, les Dieux soient cléments ! Juste un peu chaud, ce qu'il faut pour se sentir dans le désert ! Un petit peu de vent, mais pas trop, juste pour apprécier le retour au calme !