
Le Chien jaune de Mongolie ne fera certainement pas huit millions d’entrées. Il passera probablement inaperçu, mais cette parenthèse de fraîcheur a vraiment de quoi séduire les spectateurs les plus blasés. Il suffit juste de lui laisser sa chance.
(Nous étions deux personnes à la séance de 14H45, car on ne le donne pas le soir.)

Il est à à mi-chemin entre le documentaire et la fiction. L’histoire que nous raconte Byambasuren Davaa est simple et universelle : une petite fille trouve un chien errant mais son père ne veut pas qu’elle le garde et lui demande de l’abandonner. Elle décide donc de le cacher.
Une histoire qui pourrait très bien arriver en France, finalement. Mais voilà, elle se passe en Mongolie, chez une famille de nomades et ça, ça change tout.
Tout d’abord parce que ce pays offre des paysages enchanteurs. Tantôt arides, tantôt fleuries, parfois traversées par un troupeau de moutons débonnaires, les steppes mongoles sont mises en valeur par de longs plans larges et de lents travellings
Mais ce qui est le plus troublant et le plus intéressant n’est pas de découvrir des différences entre cette famille et nous, mais de voir combien on se ressemble dans nos différences. Tout au long du film, on suit la famille Batchuluun, des nomades qui se battent pour concilier traditions et progrès, dans leur vie quotidienne. Alors bien sûr ils vivent dans une yourte et ils ne regardent pas la Star’Ac’ le samedi soir, bien sûr, leurs habitudes sont souvent surprenantes, parfois désopilantes, comme le ramassage de bouses et l’utilisation qu’ils en font, mais une famille, reste une famille, avec des parents patients et débordés et des enfants qui ne manquent pas d’énergie. Il faut dire que Byambasuren Davaa a particulièrement bien réussi son casting. Les enfants Batchuluun sont trois adorables garnements qui feraient fondre l’ogre le plus féroce. Toujours prêts pour faire des bêtises, l’héroïne
Nansaal, sa sœur et leur petit frère rivalisent de malice. L’un tente d’avaler une statue de Bouddha, l’autre se perd en gardant le troupeau, tous sont désarmants d’espièglerie et d’innocence : « Dis maman, c’est vrai qu’en ville les gens font pipi dans leurs maisons ? » demande même la sœur cadette. Du coup, et c’est surprenant, on rit beaucoup et surtout on ne s’ennuie pas une seconde malgré le rythme langoureux

Ce film est une histoire touchante, un hymne à la vie simple.
