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Le chant du coq
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Le chant du coq

VIP-Blog de cocorico
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  • Créé le : 31/03/2006 15:15
    Modifié : 09/07/2019 07:55

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    De Courmayeur au Grand col Ferret

    Je quitte Courmayeur avec 20minutes d'avance sur mes prévisions.

    Cette longue pause m’a un peu requinquée, mais il serait si facile d’arrêter là, de prendre la navette et retourner à Chamonix par le tunnel du Mont-Blanc. Trop facile ! Trop simple ! Et une fois à Chamonix ???? Que des regrets !
    Je continue donc ma route. Je repars tout doucement. Il faut relancer les muscles, re-huiler les articulations, reprendre un rythme, une foulée. Il fait chaud dans cette cuvette. Finalement, il me tarde de me retrouver en altitude. Les 5 kilomètres qui m’attendent après être sortie de Courmayeur vont me faire gravir 800 mètres et je vais à nouveau flirter avec les 2000 mètres. 800 mètres ! Monter ! Monter ! A nouveau à la queue leu leu. De temps en temps, nous croisons un concurrent qui redescend : il marche, il boite, il souffle tout simplement ou peine à mettre un pied devant l’autre. Mais à chaque fois, il a sur le visage la marque de la déception. Il est vaincu. Pour lui, la course est finie. Je compatis.

    14 heures 03 - Refuge Bertone - kilomètre 77.

    Le fond de l’air s’est rafraîchi et je ne m’arrête que quelques instants : remplir le camel-bag, une soupe de plus et en route.
    Lorsque j’avais préparé mon parcours, bien avant le départ, et examiné le profil de la course, je n’avais vu entre les refuges Bertone et Bonatti que quelques petites vaguelettes autour des 2000 mètres d’altitude, que j’avais purement et simplement négligées : du tout plat !
    Mais maintenant que je suis sur le terrain, c’est une tout autre histoire ! Çà monte, çà descend, çà remonte, çà redescend, çà re-remonte, çà re-redescend ! Les muscles doivent s’adapter !
    Un coup d’œil au Mont-Blanc, toujours à gauche : les nuages s’accrochent au massif. La pluie est prévue pour la fin d’après-midi. Malgré la fatigue qui s’installe, j’essaie de rester optimiste. Pour une fois, les prévisions seront fausses, il ne pleuvra pas, il ne doit pas pleuvoir ! Encore une montée … Je n’en vois plus la fin … Une goutte ? Non je ne veux pas ! Encore une ? Le ciel est maintenant bien gris. Pas un ciel menaçant, pas un ciel d’orage, mais un ciel de pluie. Je m’arrête, sors ma veste.



    17 heures 17 - Arnuva - kilomètre 89. Depuis le refuge Bonatti, le moral a bien baissé. D’abord, je sens que je vais perdre la bataille contre la météo ! Ensuite, je suis fatiguée ! Cela fait 22 heures que je suis partie ! J’en ai marre !
    Pour couronner le tout, je m’adresse à un bénévole qui ne veut pas remplir mon camel-bag avec sa bouteille d’eau :
    « Pour çà, il y a un robinet plus loin ! Vous comprenez, j’ai porté 150 packs d’eau depuis le début ! Je ne peux pas en plus remplir les poches à eau ! »
    Je le supplie : « Je suis fatiguée,… »
    A contrecoeur, il consent à me verser une demi-bouteille et ajoute :
    « Vous avez fait 90 kilomètres mais il vous en reste 70 ! Alors, si vous êtes fatiguée, …… »
    Il a raison, jamais je n’arriverai à boucler le parcours. 70 kilomètres ! C’est énorme ! En plus cette fois, il pleut vraiment ! Que faire ? J’arrête là ? En quittant Courmayeur, j’étais partie pour rallier Champex et voir ensuite. Mais entre Arnuva et Champex se dresse le Grand col Ferret, point culminant du parcours à 2537 mètres.

    Je repars cependant. J’ai encore un petit peu d’énergie à consommer. Et je ferai demi-tour lorsque je serai complètement cuite !
    Je ne sais pas vraiment ce qui m’a poussée à continuer. Une petite voix qui me soufflait de serrer les dents ? La peur de décevoir ceux qui devaient m’attendre sur la ligne d’arrivée ? L’envie de rentrer à Cassis en disant « Je l’ai fait ! J’y suis arrivée !!! »
    Je mets mon poncho. La pluie est glaciale !

     

     

       

    Je pars à l’assaut du col Ferret. A nouveau dans le rang ! Un pied devant l’autre ! Un pas puis un autre ! Pas vite ! Tout doucement ! Je pense à René et Philippe. A l’heure qu’il est, ils ont rejoint Chamonix. Peut-être vont-ils prendre l’apéritif sur notre place. Ils sont au chaud, ils ont pris une bonne douche ! Ce serait si facile ….. Je me retourne. Le ravitaillement d’Arnuva est tout petit, en bas. Si je fais demi-tour, la descente va être infernale. Le chemin est tout boueux et je vais glisser. Et si je passe le col, de l’autre côté, c’est la Suisse. La Suisse, et après une descente, c’est La Fouly kilomètre 102. Et si j’arrive à la Fouly, je serai classée. Voilà mon nouvel objectif ! La Fouly ! Atteindre La Fouly ! En attendant, je monte toujours, il pleut toujours et il y a de plus en plus de boue.








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